ENSEMBLE POUR LES INDIENS
DU GUATEMALA
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page d’accueil du site : http://segura.epig.free.fr/index.htm LE CONTEXTE DE L'ACTION Le Guatemala est un pays d’Amérique
centrale peuplé de 15 millions d’habitants se répartissant sur une superficie
cinq fois inférieure à celle de la France. Le PIB par habitant (en PPA) y est
de 5 300€. Cette moyenne a moins de sens au Guatemala qu’en France car la
dispersion des revenus y est beaucoup plus forte comme en témoigne le fait
que 52% de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté et 30% sont
sous-alimentés. L’essentiel de ces groupes sociaux en
grande précarité se recrute parmi les indiens mayas dont la part dans la
population totale serait de l’ordre de 55% (les statistiques ne s’accordent
pas sur ce point). Les cadres de vie de la population
indienne sont au nombre de trois : les villes, les « fincas »
et les communautés campagnardes. Il n’existe pas de statistiques mesurant
l’importance relative des populations indiennes vivant dans ces trois cadres. Géographiquement, les populations
indiennes habitent aussi bien dans les Hautes Terres du Sud du pays que dans
les Basses Terres du Nord (Fig.1).
Dans les premières, la présence indienne est plus forte à l’Ouest qu’à l’Est. Depuis 1996, ce sont les paysans vivant
dans les communautés dans la zone de transition entre Hautes Terres et Basses
Terres qui sont les bénéficiaires de l’aide d’EPIG. La communauté n’est pas un village au
sens européen du terme. C’est un groupement humain de 150 à 300 membres
(rarement 500) occupant un territoire sur lequel les maisons sont dispersées.
Lorsque qu’un espace central existe (Fig.2a), il n’est pas le
lieu de regroupement de services public qui sont inexistants ; l’école
primaire, le plus souvent associative, peut-être implantée n’importe où sur
le territoire (Fig.2b1, b2)
(1). (1)
A l’issue des leurs études primaires
assurée au niveau communautaire, un garçon va travailler au champ avec son
père et une fille va aider la mère dans ses tâches domestiques. Très rares
sont ceux qui vont à la ville suivre un enseignement secondaire qui est
payant. Au coût de la scolarité stricto sensu, il faut ajouter les frais
annexes comme ceux induits par l’hébergement. C’est
la raison pour laquelle, en 2010, EPIG a répondu positivement à la demande de
son partenaire indien guatémaltèque, l’association Xch’ool Ixim, de cofinancer
l’édifice principal de salles de cours d’un centre éducatif
intercommunautaire regroupant (l’équivalent d’) un collège et (d’)un lycée,
l’IMACK. Depuis, chaque année, EPIG a investi dans le financement des
infrastructures de l’IMACK en réponse aux demandes formulée par Xch’ool Ixim. Le
nombre des élèves s’élève aujourd’hui à 85 provenant de 22 communautés
appartenant à des régions indiennes de la municipalité de Cobán (Nimlahak’ok,
Salacuim, Balbatzul) et de celle de l’Ixcán (Quiché). Un
enseignement bilingue (espagnol et maya) y est dispensé sans pour autant
négliger celui de l’anglais. L’enseignement fait alterner formation théorique
et formation professionnelle. Certains
des élèves qui vont jusqu’au terme de la formation dispensée à l’IMACK
prolongent leur scolarité dans le cadre de l’université de « fin de
semana » de Cobán ; ils travaillent dans leur communauté toute la
semaine et se rendent à l’université pour y suivre des enseignements les
samedi et dimanche. Certains enseignants de l’IMACK ont suivi ce cursus. Le territoire d’une municipalité peut
être le lieu d’implantation de plusieurs dizaines de communautés, parfois
regroupées en régions indiennes avec un chef-lieu de région. Les maisons des paysans sont très
souvent constituées d’une pièce unique (Fig.2c,d), sans eau
courante, sans électricité et sans W.C. Les familles de certaines communautés
ont la possibilité de s’approvisionner en eau à la source autour de laquelle
elles se sont implantées (Fig.2e) ; mais, il n’est
pas rare que les jeunes filles, préposées à la corvée d’eau, doivent aller la
chercher à l’extérieur de la communauté. Les toits des maisons des communautés de
la zone de transition, dont les murs sont en planches, sont
traditionnellement constitués de « palmitos », petits palmiers
sauvages (Fig.2f). Mais
ce type de couverture régresse au profit de la tôle ondulée à cause de la
raréfaction du « palmito, » comme conséquence de la culture sur
brûlis. Cette culture sur brûlis est celle du
maïs (2) et du haricot (frijol), base de l’alimentation du paysan des
communautés. La viande (le poulet élevé par les femmes) n’est au menu que les
jours de fête ; le lait est une denrée inconnue des enfants mayas dès
lors qu’ils sont sevrés. L’économie des communautés est largement une
économie d’autoconsommation. (2)
La place centrale du maïs, consommé sous
forme de tortillas, « condamne » les femmes mayas à de longues
heures de travail au « metate » (Fig.2g) ; ce qui a des
conséquences sur leur santé. C’est la raison pour laquelle EPIG a répondu
favorablement à la demande de financement de moulins à maïs (Fig.2h). Dans les communautés paysannes mayas de
la 5ème région indienne de la municipalité de Cobán (département
Alta Verapaz, Guatemala) le seul bien produit pour la commercialisation est
la cardamome (Fig.2i).
C’est la seule source de revenus monétaires qui restent faibles car les
paysans n’ont pas les moyens de sécher cette épice fragile qui est récoltée
d’octobre à décembre, la période la plus arrosée de la saison des pluies
(« invierno duro »). Les industriels de Cobán la leur achète à bas
prix pour la revendre à prix élevé après séchage (3). (3)
C’est pour permettre aux paysans de
percevoir une plus grande part du bénéfice de leur travail qu’EPIG a accepté
de financer (avec le concours de CDC ds) la construction de sécheuses de
cardamome. |